lundi 11 mai 2015

Nouvelles fiches de prévention sur le site STOP AU DENI à télécharger : Comment parer aux enfants des violences sexuelles ? et Comment accompagner un enfant victime ?


NOUVELLES FICHES DE PRÉVENTION DES VIOLENCES SEXUELLES ENVERS LES ENFANTS
du site stopaudeni.com

Première fiche :

Pourquoi parler aux enfants des violences sexuelles ? Comment en parler  ? 

à télécharger ICI 


Dre Muriel Salmona
Présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie
Avril 2015

Dès leur plus jeune âge, les enfants doivent êtes prévenus des dangers qu’ils courent et informés sur comment, et par qui, en être protégés. Mais il est essentiel de ne pas oublier que les enfants n’ont pas à être responsables de leur propre protection, c’est aux adultes de l’être. 

Protéger les enfants contre toute forme de violence est un impératif catégorique qui s’impose à tous, et cette protection est un droit garanti par l’article 19 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Les adultes doivent être particulièrement vigilants et attentifs. Et ils ne le sont pas suffisamment puisque toutes les études et les enquêtes de victimation montrent que les enfants sont les principales victimes des violences sexuelles et que la très grande majorité des personnes qui les ont subi enfants n’ont jamais été protégées, ni reconnues comme victimes. Les enfants victimes de violences sexuelles sont soumis au déni et à la loi du silence, il leur est très difficile de parler et quand ils y parviennent, ils sont rarement entendus. 

Pour briser ce déni et cette loi du silence qui règnent sur les violences sexuelles, informer les enfants pour qu’ils puissent en parler plus facilement est très important mais ce n’est pas suffisant, il est nécessaire d’aller vers eux et de leur demander régulièrement s’ils ne subissent pas, ou n’ont pas subi de violences. En effet, il ne s’agit pas d’apprendre uniquement aux enfants que leur corps leur appartient et qu’il leur faut dire non aux violences, car cela ne prend pas en compte qu’un enfant, même averti, sera le plus souvent dans l’impossibilité de se défendre et de s’opposer, surtout face à un adulte déterminé à l’agresser. Ce sont les violences exercées, l’agresseur et sa stratégie qui sont la cause de cette impossibilité de l’enfant à dire non. S’en tenir à la prévention : «ton corps t’appartient, on ne touche pas ici, tu dis NON», c’est risquer de culpabiliser l’enfant qui considérera que tout est de sa faute puisqu’il n’a pas su, ni pu éviter les violences, et par là même de l’empêcher de parler et d’alerter les adultes.

De même, quand les adultes sont témoins ou sont informés d’agressions sexuelles sur des enfants, il leur incombe de les prendre en compte, de ne pas les nier, et de ne pas penser que c’est impossible parce que les violences leur paraissent trop incroyables, ou parce que celui qui est désigné comme l’agresseur leur paraît insoupçonnable, tellement apprécié par tout le monde, si serviable, et que l’on connaît si bien, depuis si longtemps qu’on est sûr que jamais il n’aurait pu faire une chose pareille… Il est nécessaire également qu’ils ne minimisent ou ne banalisent pas les agressions sexuelles sous prétexte que cela ne serait pas si grave ou qu’il y a bien plus grave, que l’enfant est si petit qu’il va oublier, qu’il ne parait pas si traumatisé, ou que cela ne serait que des jeux d’enfants… Ils ne doivent surtout pas culpabiliser les enfants, ni les remettre en cause en leur reprochant d’avoir été désobéissants, trop imprudents, trop naïfs, de ne pas s’être opposés ou défendus, de n’avoir pas parlé plus tôt, de mentir, de chercher à se rendre intéressants en racontant n’importe quoi, etc.

Les enfants sont à protéger, à rassurer et à soigner en priorité, leur protection passe avant celle de l’agresseur, et celle des intérêts et de la « réputation » de la famille, des institutions, de la société quand il s’agit de personnalités publiques très connues (hommes politiques, artistes, grands intellectuels médecins réputés, sportifs de renoms etc.). La reconnaissance de ce qu’ils ont subi et de l’impact traumatique que cela a sur eux est essentiel, pour cela les adultes protecteurs devront avoir de bonnes connaissances sur la réalité des violences sexuelles et de leurs conséquences, sur les  conduites à tenir , ce qui est l’objet de cet article. Ils devront parfois affronter de puissantes forces de déni et une loi du silence à l’œuvre autour d’eux qu’il ne leur faudra pas sous-estimer. Ils se retrouveront parfois seuls, rejetés ou mis en cause et devront tenir bon face à une complicité directe de l’entourage avec l’agresseur, ou à une méconnaissance et un manque de formation de professionnels qui rendront les parcours judiciaires, socio-éducatifs et de soins souvent très difficiles, voire maltraitants. Il leur faudra être armé, bien informé et soutenu par des professionnels formés et des associations spécialisées.

L’essentiel étant que les enfants puissent compter sur des adultes protecteurs identifiés à qui ils pourront faire confiance, et qui leur viendront immédiatement en aide s’ils sont exposés à des violences sexuelles.

Pour lire la suite télécharger la fiche ICI





Deuxième fiche :

Comprendre, soutenir et accompagner l'enfant victime de violences sexuelles 


à télécharger ICI




Dre Muriel Salmona
Présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie
Avril 2015



1/Comment soutenir et accompagner l’enfant victime ?

Pour toute victime, bénéficier du soutien, de la reconnaissance, de la solidarité, de la compréhension et de l’aide de son entourage est excessivement important, et représente un atout énorme pour la possibilité d’obtenir justice et pour pour sa reconstruction (des études scientifiques l’ont même démontré). Toutes les démarches (pour les procédures judiciaires, pour des aides sociales et juridiques, pour les soins) vont être très difficiles pour l’enfant victime, être soutenu et accompagné pour les faire change tout !
Pour cela il est essentiel que les personnes de bonne volonté de l’entourage qui veulent aider la victime, soient informées de la réalité des violences (comme nous l’avons vu plus haut) et de leurs impacts psychotraumatiques, ainsi que des mécanismes neuro-biologiques à l’œuvre (comme nous allons le voir)
De même connaître la loi (savoir la définition d’un viol, d’une agression sexuelle, etc.), les procédures judiciaires (comment porter plainte, comment signaler, trouver un avocat) et toutes les ressources disponibles est indispensable : voir la page que faire lors de violences : ICI
Les associations d’aide aux victimes sont à la disposition de l’entourage qui peut les appeler pour leur demander conseil, être soutenu et prendre rendez-vous. voir la page ressources : ICI
Le rôle de l’entourage est de croire l’enfant victime, et de ne pas minimiser les violences qu’il a subi. Toute victime a besoin avant tout de reconnaissance de ce qu’elle a vécu, et que sa souffrance soit considérée comme légitime. Il faut prendre garde à ne pas mettre en cause l’enfant, en critiquant son « imprudence », en ciblant son comportement : « pourquoi n’a-t-il pas crié, ne s’est-t-il pas défendu », en demandant : « pourquoi il parle, ou porte plainte si longtemps après, comment est-ce possible de ne se souvenir que maintenant, comment a-t-il pu oublier et si c’était un mensonge, une invention… et si on l’avait influencé… ».
Il s’agit de prendre fait et cause pour la victime, l’agresseur n’avait pas le droit de lui faire subir des violences, rien ne peut les justifier. C’est très important que l’entourage rassure l’enfant victime qui fréquemment se sent coupable ou responsable pour partie de ce qui s’est passé en raison de la stratégie de l’agresseur et de ses mises en scène pour assurer son impunité. Et pour cela il faut prendre soin de ne pas l’assaillir de questions : «mais pourquoi tu as fait…, mais pourquoi tu n’as pas fait…».
Rien ne justifie un viol ou des violences sexuelles. Il s’agit de crime et de délits graves. Ce n’est pas à l’entourage d’être juge et d’instruire une enquête pour savoir si la victime dit la vérité. Les enquêtes et les jugements, c’est à la police et à la justice de les faire. Il ne faut pas exposer l’enfant victime à son agresseur en organisant des confrontations sous prétexte de rechercher la vérité qui ne pourraient qu’être très angoissantes et traumatisantes pour la victime, et s’avérer des entraves pour l’enquête.
Aussi incroyables qu’elles puissent paraître les violences qui sont rapportées par les victimes ne sont souvent qu’une petite partie de ce qu’elles ont subi. Les chiffres des violences sexuelles sont impressionnants ont l’a vu, particulièrement pour les enfants. Vous avez forcément des victimes de viol dans votre entourage. Ne participez pas au déni ! Prenez en compte ce que vous disent les victimes, et ne minimisez pas ce qu’elles ont subi.
Les violences ne sont pas un différent entre deux personnes, il ne s’agit pas de dire qu’on ne veut pas prendre parti, et qu’on ne veut pas se mêler d’affaires de famille, de couple, d’institution, de service, etc. Il est nécessaire de s’engager pour l’enfant victime et de la protéger, c’est un devoir citoyen. Il faut tout faire pour que la victime ne soit plus exposée à ou aux agresseur-s.
La responsabilité du viol en aucun cas n’incombe à la victime (qui se serait exposée, qui aurait été imprudente, « provocante », etc…). C’est toujours le violeur qui décide du viol et met en place toute une stratégie souvent bien en amont pour piéger sa victime, l’isoler, l’empêcher de se défendre, de fuir et la contraindre à céder à ce qu’il impose. Les violences sexuelles sont intentionnelles. Personne ne doit dire à une victime : « moi à ta place je n’aurais pas fait comme ça…, je me serai défendue…, etc. ». Car justement l’agresseur a anticipé toutes les réactions possibles de la victime et a tout fait pour les annihiler par la manipulation, la contrainte et la terreur. L’agresseur a une grande longueur d’avance sur sa victime, il l’a faite tomber dans un piège qu’il a parfois tissé depuis longtemps, il fonctionne le plus souvent comme un prédateur. Et c’est bien pour cela que la victime n’a rien pu faire. Tout était joué d’avance. 
C’est la victime qui doit être secourue, entourée, aidée et défendue, et non pas l’agresseur. C’est elle qui a un besoin vital de solidarité. C’est elle qui a de la valeur et qu’il faut protéger. Elle a besoin qu’on lui renvoie qu’elle a des droits, qu’elle a une dignité et une valeur. lors les violences, l’agresseur lui a déniés ses droits et sa dignité en le lui faisant croire grâce à sa mise en scène mensongère qu’elle ne méritait que mépris et haine, et en la réduisant à un objet dans son scénario. Tout est plaqué et  joué du côté de l’agresseur, tout est imposé par contrainte du côté de la victime et rien ne la concerne.
Il faut, avec elle, remettre le monde à l’endroit, dénoncer et démonter tout ce que l’agresseur a essayé de mettre en place pour la détruire, la réduire au silence et à la haine de soi, et il est essentiel d’identifier la stratégie que l’agresseur a mis en place. L’agresseur va recruter des alliés, surtout s’il est une personne en vue, il faut donc d’autant plus que la victime bénéficie d’un soutien sans faille. Il faut traquer avec elle toutes les incohérences, tous les mensonges. Et ne pas oublier de dénoncer tous les stéréotypes qui colonisent la société, et alimentent déni, culture du viol et sont responsable de l’impunité des agresseurs. 
Pour lire la suite télécharger la fiche ICI

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