mercredi 27 novembre 2013

Nouvel article dans Le Plus du nouvel Observateur de Muriel Salmona : Violences faites aux femmes : 10 points pour améliorer les soins apportés aux victimes










LE PLUS. Ce lundi 25 novembre, c'est la journée contre la violence faite aux femmes. En France, une femme meurt toujours tous les deux jours sous les coups de son compagnon. Muriel Salmona, psychiatre qui participe aux réflexions sur les soins à apporter aux victimes, explique ce qu'il faut mettre en place pour les accompagner.



Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie ,

édité par   Mélissa Bounoua

 Auteur parrainé par Elsa Vigoureux le 20 octobre 2013



Il y a quelques mois j’écrivais une tribune sur le soin des victimes de violences, le grand oublié des politiques publiques.

Depuis, beaucoup de choses se sont passées : les travaux de la mission interministérielle de protection des femmes victimes de violences et de lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) sur la formation des professionnels de la santé, le colloque sur le soin des victimes et la prise en charge des auteurs organisé par le ministère des Droits des femmes les 2 et 3 septembre 2013 (mission et colloque auxquels j’ai participé), et le nouveau plan triennal de lutte contre les violences envers les femmes qui vient d’être annoncé par Mme Najat Vallaud Belkacem la ministre des Droits des femmes et Porte-parole du gouvernement.

Il semblerait qu’enfin une prise en compte de ce grave problème de santé publique soit en train d’émerger.

Un premier pas important

Pour la première fois, Najat Vallaud Belkacem a déclaré que les femmes victimes de violences devraient pouvoir accéder rapidement à des soins sans frais par des professionnels formés, et que les violences faites aux femmes seraient considérées comme une priorité de santé publique. Avec un protocole national adressé aux Agences régionales de santé dans le but de renforcer les liens entre services de santé, de police et de justice.

En cette journée internationale de lutte pour l’élimination des violences envers les femmes, c’est un premier pas très important qu’il faut saluer, il va en falloir beaucoup d’autres pour que toutes les victimes de violences traumatisées aient enfin la possibilité de recevoir des soins adaptés sur tout le territoire français et les DOM-TOM.

L’abandon sans protection ni soin de la très grande majorité des victimes de violences est un véritable scandale de santé publique. D’autant plus que nous disposons depuis plus de 10 ans de toutes les connaissances nationales et internationales sur la réalité des violences et la gravité de leurs conséquences psychotraumatiques.

Nous savons que ces conséquences sont très fréquentes (elles touchent de 60 à plus de 80% des victimes de violences intra-familiales, conjugales et sexuelles qui sont les plus nombreuses et les moins reconnues, la loi du silence et le déni régnant sur elles) et que les atteintes sont non seulement psychologiques, mais également neurologiques avec des dysfonctionnements importants des circuits émotionnels et de la mémoire, visibles sur des IRM. Nous en connaissons depuis plusieurs années les mécanismes psychologiques et neuro-biologiques.

L'enfance, une période déterminante

Nous savons très bien décrire cliniquement ces troubles psychotraumatiques, les diagnostiquer, et nous savons les traiter efficacement (avec une récupération des atteintes neurologiques grâce à la neuroplasticité du cerveau), nous savons aussi qu’avoir subi des violences particulièrement dans l’enfance est un des déterminants principal voire le déterminant principal (quand les violences ont eu lieu dans l’enfance) de l’état de santé des personnes même 50 ans après [1].

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