dimanche 20 octobre 2013

Nouvel article de Muriel Salmona sélectionné dans le plus du nouvel obs : VIOL CONJUGAL : le couple et la famille restent encore une zone de non-droit 20 octobre 2013






LE PLUS. Un homme a été condamné, le 16 octobre dernier, à trois ans de prison ferme par la cour d'assises du Val-de-Marne pour avoir violé son épouse. Des faits emblématiques des violences subies par les femmes au sein du foyer et trop rarement renvoyés devant une juridiction criminelle, estime Muriel Salmona, psychiatre spécialisée dans la prise en charge des victimes




Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie ,

édité par  Sébastien Billard 

 Auteur parrainé par Elsa Vigoureux le 20 octobre 2013







Il y a quelques jours, un homme a été condamné à 5 ans de prison dont trois ans ferme pour viol conjugal aux assises du Val de Marne. Ce jugement est un fait suffisamment rare pour être salué.

Mais le fait même que l’on puisse trouver qu’une telle condamnation, pour un crime passible de 20 ans de réclusion criminelle, soit une victoire comme nous le dit une des avocates de la victime, Me Nathalie Tomasini, n’est-il pas le symptôme d’un grave dysfonctionnement de la justice de notre pays ?

Seulement 4% des viols jugés en cour d’assises

Les viols conjugaux représentent seulement 4% des viols jugés en cour d’assises (lire les travaux de la sociologue Véronique Le Goaziou). Pourtant, il s’agit d’un crime avec circonstance aggravante, qui est fréquent : 50% des viols commis sur les femmes adultes sont des viols conjugaux. Ils représentent 20% de l’ensemble des viols quand on ajoute les mineures qui représentent 60% des victimes de viols et 5% d’hommes, soit une moyenne de 40.000 viols conjugaux par an.

Et comme l’ensemble des viols condamnés en cour d’assises est de 1.356 en 2010, avec 4% de 1.356, on obtient le chiffre maximal de 52 condamnations pour viol conjugal par an [1]. 52 sur 40.000, cela fait vraiment très peu ! On peut mesurer à quel point les auteurs de ces viols conjugaux bénéficient d’une impunité quasi-totale.

De plus, les rares viols conjugaux jugés le sont en raison de violences physiques graves associées et de l’appartenance des auteurs à des milieux populaires, alors que les viols ne sont pas définis par la seule violence, et que les enquêtes de victimation ont montré que les viols conjugaux existaient dans tous les milieux sociaux et dans des proportions comparables.

Que se passe-t-il pour que les droits les plus fondamentaux des victimes de ces crimes, des femmes pour plus de 90% des cas, ne soient pas respectés à ce point ?

Pour que les victimes soient ainsi abandonnées avec de graves atteintes à leur intégrité physique et psychique, sans protection, ni accès à la justice, ni prise en charge [2], sans compter que dans un nombre non négligeable de viols conjugaux les femmes se retrouvent enceintes, avec toutes les conséquences humaines désastreuses que l’on peut imaginer ? (…) POUR LIRE LA SUITE CLIQUEZ ICI


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