dimanche 22 mai 2011

communique de l'Association Femmes pour le dire, Femmes pour agir a propos de l'affaire DSK


Paris le 22 mai 2011


pastedGraphic.pdf Femmes pour le dire, Femmes pour agir


http://www.femmespourledire.asso.fr/




Oublions un instant Monsieur Dominique Strauss-Kahn. Coupable ? Pas coupable ? Peu importe. La justice américaine fait son chemin, indépendamment de nos états d’âme.

Ce qui nous semble important, ce sont les commentaires qui se sont répandus dans la presse, sur les ondes, à la télévision autour de cet évènement. C’est cette ahurissante régression idéologique qui s’est exprimée depuis quelques semaines en France. Cette « beauffrerie machiste » pour reprendre les termes d’un article de Médiapart du 20 mai 2011.


- Qu’est-ce que l’amour ?

La rencontre de deux personnes et de deux corps dans un échange librement consenti.

- Qu’est-ce que la prostitution ?

L’échange d’une jouissance passagère contre une somme d’argent.

- Qu’est-ce que le viol ?

L’imposition par la force et la violence d’un rapport sexuel contre la souffrance et la honte de la victime.


L’association « Femme pour le Dire, Femmes pour Agir », qui rassemble des femmes en situation de handicap et qui milite pour la citoyenneté pleine et entière des femmes handicapées, tient à exprimer son indignation face aux commentaires de l’affaire Strauss-Kahn tendant à minimiser et à banaliser la réalité du viol, oubliant que le viol est un crime, en France, depuis 1810 et qu’il est passible de 15 ans de réclusion criminelle depuis 1980. Comment peut-on entendre, de la part de responsable politiques, exerçant ou voulant exercer le pouvoir dans notre démocratie, des stéréotype misogynes d’un autre âge tels que « Troussage de jupons », « Tartufferie », « Partie de jambes en l’air sur une meule de foin », et puis cette admiration sans bornes face à la verdeur de nos (vieux) leaders !


Notre association rappelle que les femmes handicapées, du fait de leur singularité, se trouvent être plus vulnérables à toutes les agressions verbales et physiques et notamment sexuelles. Le handicap sensoriel (personnes aveugles ou sourdes), le handicap moteur (personnes en fauteuil ou avec béquilles), les handicaps psychiques, les handicaps dits « invisibles » font des personnes qui en sont atteintes des proies faciles à intimider, tromper, violenter. Si 36% de femmes valides subissent une violence dans leur vie, ce sont 72% des femmes handicapées qui en sont victimes. Porter plainte leur est plus difficile qu’aux autres, elles sont moins crues que les autres par la Police. Elles sont de plus muselées par la honte, par la culpabilité, face au déni de leur entourage.

Si une femme sur dix seulement ose porter plainte après une agression sexuelle, qu’en est-il des femmes handicapées ! Celles qui ont le courage de le faire doivent être soutenues et respectées. Seules la parole et l’écoute peuvent les aider à se libérer de leurs traumatismes et à se reconstruire.


Nous exigeons de nos responsables politiques, des responsables de partis, des élus de tous bords, qu’ils condamnent sans ambiguïté le viol, toutes violences envers les femmes, et en particulier envers les plus vulnérables d’entre elles.


Maudy Piot, présidente de FDFA


16, rue Emile Duclaux, 75015 – Paris Tél. 01 45 66 63 97

fdfa.asso@free.fr

www.femmespourledire.asso.fr

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